Faux ! Aujourd’hui, environ 52% des papiers utilisés pour les romans et essais vendus en France sont importés d’autres pays européens, et 48% sont fabriqués dans l’Hexagone. Mais ne nous y trompons pas : même si la fabrication de papier est française ou européenne, celle de la pâte à papier est, elle, bien moins locale.

Le papier qui cache la forêt. 63% de la pâte à papier utilisée par les fabricants de papier français est importée. D’où vient-elle ? Principalement du Brésil (49%), d’Uruguay ou du Chili, où les coûts de production sont bien inférieurs à la France. Or, qui dit importation dit bien évidemment émissions de gaz à effet de serre dues au transport. Par ailleurs, les normes environnementales sont bien moins exigeantes dans ces pays. Au Brésil, la pâte à papier est fabriquée à partir d’eucalyptus. Cultivés en monoculture, ils appauvrissent les sols et sont très consommateurs d'eau et d'intrants chimiques, notamment de glyphosate. Les plantations prennent en plus place sur des terres agricoles, au détriment des productions alimentaires qui se déportent donc sur des terrains déforestés. L’industrie papetière brésilienne est donc responsable de cette déforestation indirecte.

Une pâte à papier sans déforestation... c’est pourtant possible ! La pâte à papier française est en effet produite à partir de bois issu des coupes d’entretien, qui permettent de dynamiser la croissance de la forêt, et des chutes des scieries où sont fabriqués les meubles et bois de construction.

Par ailleurs, le Syndicat national de l’édition affirmait qu’en 2021, 98% du papier (français ou non) acheté par 300 marques éditoriales (représentant 74,4% des exemplaires publiés en France en 2021) disposait de labels environnementaux (PEFC ou FSC notamment, qui garantissent une gestion durable des forêts) ou était recyclé.

Lire, ça pollue ?